•  

    Bonjour à vous,

     

    				 J'ai laissé couler le temps espérant vous dire que tout allait bien.
    Qu'en est-il en fait ?
    Une année entière s'est écoulée sans grand changement
    sur le plan de ma santé, enfin si, un peu...
    Certains soucis se sont estompés grâce à cette opération
    comme l'apnée du sommeil, les douleurs à la marche,
    les ennuis des genoux, les essouflements etc.
    
    Mais il en est d'autres tels que les complications post-opératoires
    le contexte de ma vie personnelle consécutivement à cela
    qui se sont encore compliquées :
    
    - J'ai alerté une association "l'Oniam" qui gère les
    fautes professionnelles de milieu médical ou 
    les "accidents" dénommés "aléas thérapeutiques", les défauts d'informations...
    
    - J'essaie de supporter les difficultés de nutrition découlant de 
    l'intervention, plus précisément des élargissements de mon oesophage subis
    
    - Enfin, il faut que j'accepte, si possible, de concevoir qu'à 70 ans, 
    je doive reconstruire ma vie puisque la personne qui la partage ne veut 
    plus de ma présence. Et ça, est le pire, je pense pour moi.
    
    ****
    
    L'Oniam et le CRCI
    
    
    Pour que cette association s'intéresse à mon cas et émette un avis sur 
    sa recevabilité ou pas, je dois constituer un dossier complet. 
    Internet me permet de trouver comment m'y prendre 
    et je télécharge les documents, les remplis et poste le tout.
    
    Plus de 2 mois plus tard, sans réponse, je relance l'association.
    Vous devez, me dit-on nous faire parvenir la totalité de votre dossier médical.
    Là, ça se complique car je pensais que mes "compte-rendus" étaient suffisants, 
    mais non ! Contact pris avec la clinique, il me faut payer pour obtenir 
    ce dossier qui s'avère être un "pavé" de documents. 
    Il me faut tout photocopier et acheminer vers le service compétant de l'association.
    
    
    Entre temps, je recommence à souffrir : la nourriture passe difficilement
    de nouveau, la boisson également. 
    Je me nourris et bois à très petites doses.
    
    Seulement il y a un aspect de mon état de santé auquel je n'ai pas pensé : 
    tant que ma demande n'est pas prise en compte, je ne peux me soigner 
    efficacement parce que si je vais mieux ils ne s'occuperont plus du dossier ! 
    Je dois me contenter de faire constater les changements et simplement endiguer
     la douleur ! Il faut savoir que si je ne peux pas me nourrir correctement
    je vais aller vers la dénutrition mais qui s'en soucie ?
    
     Début 2014, je subis le sixième "élargissement" sur la cicatrice, de la sténose.
    J'ai, dès la troisième réclamé une prothèse provisoire, afin de 
    faciliter la cicatrisation et maintenir le tube oesophagique en place 
    sans qu'il se rétrécisse de nouveau : le gastro-entérologue a refusé, 
    argant que (je cite) " le remède serait pire que le mal " !
    
    Deux jours après la dernière dilatation, j'allais, un dimanche,
    aux urgences de l'hôpital, tant la couture me faisait souffrir !
    J'en suis ressortie, le soir, avec une precription de morphine. 
    Depuis j'ai sollicité un autre chirurgien afin qu'il me suive en post-op
     sans être bien convaincue de faire le bon choix encore une fois.
     Mais il faut bien que j'aie un interlocuteur pour gérer ma santé. 
    Je suis également allée sur Paris en consultation sur les conseils
     de mon ancien chirurgien viscéral, mais grosse déception :
     le monsieur a manqué de tact en me disant à peu près ceci 
    " ...Mais, voyons, votre objectif était de maigrir et vous avez maigri
     alors de quoi vous plaignez-vous ?" Ces propos m'ont choquée !
    
    
    
    
    Voilà la situation à ce jour... 
     De 117 kgs pour unr taille d'1, 66m
     je suis descendue,  en effet, à un peu plud de 59 kgs :
     un poids de jeune fille mais qu'en ai-je à faire, à 70 ans, 
    si tout va aussi mal autour de moi... Rien ne me redonnera ma santé perdue.
    
    
    Vous qui me lisez, prenez soin de vous surtout.
    
    
    
    
     

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    1° juillet  2013 : opération sous célioscopie.

     

     

    Tout s'est apparemment bien déroulé... Le lendemain, je commence dans la matinée, à ressentir

    comme une montée de fièvre... ça ne va pas très bien et je le signale... 

    Je suis en réanimation et vais devoir demeurer en soins intensifs quelques jours,

    en principe 4 ou 5, c'est la règle... Puis ce devrait être le retour à la maison.

    Mais qu'est ce que j'ai froid ! Je suis toute chaude et je claque des dents !

    Vrai, je dois avoir une sacrée fièvre ! Je sonne l'infirmière... Ils n'ont pas l'air de s'affoler beaucoup

    quand je leur dit que chez moi, un 38°5, c'est l'équivalent d'un bon 39°5 chez les autres :

    en fait, ils ne me croient pas et le fait de "râler" les agace :

    je suis vieille et je les "emmerde" ! Mais je hurle :

    -"dîtes au chirurgien de venir, j'ai trop de température, j'ai des hallucinations !"

    Mais le temps passe avant que le chirurgien vienne et je tremble en claquant des dents,

    je me sens très mal, je commence à délirer... Dans la fin de la soirée

    enfin ça bouge et j'entends, plus avant dans la nuit, vaguement,

    qu'il faut me redecendre au bloc : nous sommes le 3 juillet. Je subis une laparo.

     

    je vais ressortir de cette salle d'opération 12 heures plus tard sans estomac,

    complètement "choutée" à la morphine, inconsciente et avec mon pronostic vital sérieusement engagé :

    il va le rester pendant presqu'une semaine : là, j'ai vraiment failli mourir...

     

    Je resterai 5 semaines en soins intensifs : je me suis accrochée à la vie

    envers et contre tout et tous, nourrie au début par sonde gastrique.

    L'amie qui vit avec moi, donne des nouvelles sur internet

    aux personnes du forum sur lequel j'allais glaner des infos... tout le monde "compâtit"

    mais personne ne sait ce que je traverse, encore moins ce que je ressens dans mes chairs

    autant que dans mon esprit. Je peux dire maintenant qu'il y a un moment où,

    vraiment, une personne peut et souhaite de toutes ses forces appeler la mort

    en délivrance de sa souffrance, parcequ'il y a des limites à ce qu'un corps peut endurer.

     

     

    ttt 015   IMG-20130712-00022

     

    Voici ce à quoi je ressemblais, pas formiduch !

     

    Exemples de commentaires sur le forum entre les copines dont,

    par correction, j'ai effacé les noms, mais conservé les dates :

     

    ***

     

    - 3 juillet 2013 : MAUVAISES nouvelles... Les docteurs ont mis Elizabeth dans un coma artificiel.

    Le pronostic vital est engagé. Dès que j'ai plus d'infos je vous dit quoi !!

    Vu par 111 personnes. Voir les commentaires précédents
    ***
    M. C. : merde merde merde, ça fait ch.... c'est une battante pas possible
    qu'elle se laisse aller elle va se battre pour revenir 
    nous parler... prions pour elle ....j'ai la foi...
    4 juillet 2013, 10:39 · J’aime
     
    M. J. :Courage a babeth. On pense fort a elle. Et bisou a "l....jolie" !
    4 juillet 2013, 11:02 · J’aime
     
    S. D. : Merde !!!
     
    ****
     
     
    - R.. D... 3 juillet 2013 : Demande de L....
    Je vous donne des nouvelles de Babeth ( Elisabeth Le Quere )
    elles ne sont pas très bonne malheureusement ...
    Elle a été opérée lundi et à priori tout allait bien mais ce matin direction en urgence
    au bloc car il y a une infection 
    Quand j'en saurai davantage je vous le dirai
    Bisous à tous et toutes . L... J’aime. Vu par 111 personnes
    N. A. et 3 autres personnes aiment ça. Afficher 19 autres commentaires
     
    - N.. A... Oh merde et moi qui me plains aujourd'hui !!! Quelle conne je fais. 
    Envoie lui toutes mes pensées positives et de gros bisous.  3 juillet 2013, 19:13 
     
    - S.. L... Je lui envoie pleins d'ondes positives pour qu'elle se rétablisse au plus vite. ???
     3 juillet 2013, 21:36 
     
    - S. De..  : Moi aussi. 4 juillet 2013, 19:13 · 
     
    ***************
     
     
     
    - L... H... : 4 juillet 2013. je viens vous donner des nouvelles d'Elisabeth ....
    j'ai voulu aller la voir mais trop fatiguée j'ai été boulé à l'entrée... 
    j'aurai d'autre nouvelle demain matin avec son amie... 
    voili voilou ... bisous
     
    - R... D.... 4 juillet 2013 : Nouvelles d'Elisabeth.... Ils ne l'ont pas mis en coma artificiel
    car elle était réveillée avant de l'endormir...
     Le problème qu'elle a eu est : il y a quelques années on lui avait mis un clapet a l'estomac
    pour les remontées acides.. Et le chirurgien de l'époque avait saboté le truc...
    Le chirurgien du by pass s'en est aperçu au moment de l'opération.. 
    Comme il avait commencé le by pass il ne pouvait plus s'arrêter...
    Après ça, mardi Élisabeth est montée a 40 de température.. 
    Et vous connaissez la suite... Ce matin, le pronostic vital est 
    toujours engagé, mais elle tient bon...
     
    L.. H.... 5 juillet 2013. Bonjour, voila les dernieres nouvelles d'Elisabeth...
    Elle est toujours en soin continue, elle a une sonde nasale qui la nourri
    elle parle avec difficulté et est très fatiguée, le chir a une petite crainte pour ses reins mais
    bonne nouvelle elle n'a plus de fièvre !
    Maintenant il faut qu'elle se batte, qu'elle soit forte et qu'elle s'en sorte !
     
     
    *********
     
    - C.. R..  coucou L.. : je ne saurai donner de conseil..par contre comment va Elisabeth ?
    28 juillet 2013, 09:21.
     
    - L.. H.... :Elle devrait sortir bientôt ... 28 juillet 2013, 09:23 · J’aime · 2
     
    N.. A.. : Ben dis donc ! R.. m'avait effectivement dit que la chirurgie bariatrique
    était née suite à cette maladie de merde le cancer de l'estomac....
    j ai tout lu et franchement ce sont des bonnes nouvelles...
    Léti si tu as besoin d'autres choses ou d imprimer appelle moi et je peux le faire au boulot le midi ok ?
     
    **********************
     
    - L... H... 23 juillet 2013. : Je viens de passer 1h30 avec Babeth 
    Elle va plutôt bien ( même si pas encore sortie d'affaire) mais elle se bat ! 
    Je lui ai fait part de tous vos messages d'encouragement et de tous vos bisous !
     
    *******************
     
    - L...H... : 16 juillet 2013 : Elisabeth, Etat stationnaire, aujourdhui pas de fievre mais ...
    Elle reste sous antibio jusqu'à mi aout !
    Pour sa fistule il surveille beaucoup car ils ont peur que ca se referme et que ca pourisse à l'intérieur ! 
    Elle est tellement shooté quelle ne se rend pas compte des visites
    qu'elle peut avoir ! J’aime · Vu par tout le monde.   C...C.... aime ça.
     
    - E.. L... : Merci pour les nouvelles L... malheureusement pas encore super bonne
    mais meilleur comparer à il y a quelques semaines
    16 juillet 2013, 18:40 · J’aime · 3
     
    - L..H... : Pronotic Vital toujours engagé tout de meme !
    16 juillet 2013, 18:40 · J’aime
     
    - C.. C... : faut qu'elle continue de se battre, courage
    16 juillet 2013, 18:43 · J’aime · 1
     
    - N..X. V..G... : Il faut espérer ! Le plus important c'est qu'elle ne souffre pas...
    16 juillet 2013, 18:45 · J’aime · 2
     
    - D..D... : Bon...il faut quelle s'accroche. Pleins de pensées pour elle
    16 juillet 2013, 18:47 · J’aime · 1
     
    A... D. P...Merci pour les news L..., il faut espérer que les prochaines seront meilleures ....
     
    **********************
     
    - L... H... : 14 juillet 2013 : Des nouvelles de Elisabeth le Quere ... 
    Rien ne va plus : Elle a fait une septicémie donc elle est sous antibio depuis 4 jours ... 
    Le chirurgien n'a pas de propos rassurant !!!   
    J’aime. Vu par tout le monde
     
    - I.... R... : c est moche. toutes mes pensees positives pour babou
    14 juillet 2013, 18:44 · J’aime · 2
     
    -.E.. L... : Eh merde !  courage à elle
    14 juillet 2013, 18:47 · J’aime · 2
     
    -.V.. B.. : je lui souhaite que tout aille mieux!
    14 juillet 2013, 18:54 · J’aime · 2
     
    -. D.. X. G... :courage à elle
    14 juillet 2013, 19:10 · J’aime · 2
     
    -. N... A... Oh punaise c est pas vrai ! Je lui souhaite beaucoup de courage.
    14 juillet 2013, 19:12 · J’aime · 2
     
    -. N.. T..P.. : oh la la bon courage à elle !!!
    14 juillet 2013, 19:13 · J’aime · 2
     
    -. D... D... : Hé ben..elle enchaine!! Bon courage à elle
    14 juillet 2013, 19:58 · J’aime · 2
     
    -. S... D.. F.... :  tout allait bien pourtant... Je pense très fort à elle.... 
    14 juillet 2013, 21:02 · J’aime · 1
     
    -. L... V.. : Et merde encore des soucis je croise les doigts pour elle

     

    *******************

     

     

     

     

    Je suis rentrée, enfin chez moi.

    Il y a trois mois maintenant que je suis opérée.

     

    Qu'en est t'il de ma santé ? J'essaie de tenir le coup. Je me bats.

     

     

    Le second mois j'ai fait régulièrement la navette entre la clinique et la maison : très souvent,

    je subissais une dilatation du tube gastrique sous fibroscopie et sous anesthésie générale.

    Bien évudemment cela m'a beaucoup fatiguée et j'ai passé plus de temps alitée ou assise

    devant mon ordinateur qu'à faire autre chose...

    Une nuit qui fut particulièrement douloureuse (je m'étais réveillée vers 4 heures du matin,

    génée par des spasmes), je m'assis sur le bord du lit en espérant que ça passe, mais hélas...

    En désespoir de cause, je me dis que si je prenais un anti-spasmodique, cela n'irait pas plus mal !

    Je ne risquais pas grand choses à essayer...

    Cela me procura une légère accalmie et le lendemain matin, j'en discutai avec mon généraliste.

    Nous avons donc, d'un commun accord mis en place un traitement anti-reflux et antispasmodique

    qui me permet davantage de me nourir. certes, ce ne sont que des balbutiements d'amélioration

    mais ils sont là et c'est positif.

     

     

    DSC01874
     
     
     
    Me voici, en Septembre alors que tous profitent de la "grande marée"...
    J'essaie de "suivre" le mouvement, de vivre comme les autres, de ne pas être une gêne...
    Mais personne ne sait ce que cela me coûte, ce que je souffre,
    encore moins à quel point je suis lasse.
     
     

    ***

     

    Les détails des quelques mois qui ont suivis (le début de 2014)

    sont racontés sur une autre page.

    Là, j'ai fait une sorte de synthèse des évènements.

     

     

     

     

     

     


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  •  

    Août  2013.

     

     

    J'ai quitté la clinique en début du mois d'Août, affaiblie mais contente de retrouver la maison,

    le jardin et nos animaux (Elphy et Gipsy, 2 adorables Cavaliers King Charles).

     

    Quelques jours avant mon retour, une amie du forum

    sur lequel je discutais était venue me rendre visite.

    Je lui avais fais part de mes inquiétudes relatives à ce qu'allait être mon alimentation.

    En effet, le personnel soignant, qui se voulait rassurant, ne me donnait pas

     vraiment d'explications d'informations claires, compréhensibles sur la manière

     dont tout cela allait se passer concrètement, au retour... Ils m'avaient dit que tout se passerait

    comme c'était le cas pour les opérés d'un cancer de l'estomac !

    Voilà une comparaison qui, ma foi, était bien rassurante !

     

    A la maison, j'ai trouvé sur mon forum,

    les échanges d'informations qui eurent lieu dès lors et ils révèlent, eux aussi l'effet

    que mes réactions et mon état avaient produit sur mes "amies" du net...

     Voilà ce que l'on a pu dire et lire :

     

    **************

     

     - L... H... : 28 juillet 2013 · : Coucou les filles je suis en rade d'ordi et Elisabeth m'a

    demandé de faire des recherches sur l'alimentation SANS estomac ...

    Vous pourriez m'aider svp...J’aime · Vu par 111 personnes

    N.. A...et A..Xx.. aiment ça.
     
     - A..Xx..:  Le cancer de l’estomac peut se traiter par une ablation partielle ou totale
    de l’organe. Mais comment se faire à l’idée de vivre sans estomac ?
    Faut-il alors renoncer à tous les plaisirs de la table ? Sûrement pas, selon les médecins.
    Même si adapter son alimentation s’impose.
    ablation de l'estomac, alimentation
    Le verdict est tombé : « ablation totale de l'estomac ».
    Ce diagnostic, très courant en cas de cancer de l'organe, est souvent effrayant pour les malades.
    Car, à l'angoisse de la maladie, il faut ajouter ces interrogations : comment vivre sans estomac ?
    Peut-on retrouver une vie normale après l'opération ?
     Premier élément de réponse, plutôt rassurant, l'ablation totale ou partielle de l'estomac
    est une opération habituelle pour ce type de cancer.
    Il s'agit même du « traitement de référence et le seul permettant
    d'offrir une chance de guérison », selon les chercheurs de la Fondation ARCAD,
    spécialisés dans la cancérologie digestive.
     
    Autre précision, l'estomac n'est pas un organe vital.
    Il est donc tout à fait possible de vivre sans. Cependant il joue un rôle très important
    pour l'organisme et la digestion grâce aux acides qu'il sécrète et parce qu'il brasse les aliments ingérés
    avant de les faire passer par petite quantité dans le reste de l'intestin.
    Une ablation de l'estomac nécessite donc de revoir totalement son mode d'alimentation.
    Comme l'a fait G..., opéré à la suite d'un cancer le 9 avril 2009.
    « J'ai suivi un régime d'épargne digestive les premières semaines suivants l'opération.
    Au début je n'avalais que du bouillon et des aliments moulinés puis j’ai progressivement réintégré
    du poisson et des légumes agrémentés de béchamel ». G... confie également avoir ressenti la faim
    dès la première semaine après son opération. Attention au « dumping syndrome »
     
    La principale règle diététique à observer est la fragmentation des repas.
     « Cela consiste en la réduction du volume des repas qui doivent être entrecoupés
    de collations pour maintenir la même quantité de calories absorbées chaque jour, explique
    le professeur Christophe Louvet, de la Fondation ARCAD. Ils doivent être pris dans le calme et lentement
    pour prendre le temps de bien mâcher ». Il est également recommandé de ne pas boire
    pendant les repas et de limiter l’ingestion de sucres rapides.
     
    Même en suivant ces règles de base, la gastrectomie entraîne souvent un malaise bien spécifique,
    appelé « dumping syndrome », dû à l’arrivée trop rapide des aliments dans l’intestin grêle.
    Il se manifeste rapidement après les repas par une sensation
    de malaise général avec fatigue brutale, bouffées de chaleur, sueurs, palpitations,
    tachycardie, pâleur, douleurs abdominales, diarrhées, nausées, perte d’appétit, somnolence.
    La fréquence et l’importance de ces différents symptômes sont très variables.
    « Ces symptômes disparaissent facilement en s’allongeant », rassure le professeur Louvet
    et diminuent puis disparaissent au fur et à mesure du temps.
     
    Injection de vitamine B12. Un an après son opération,
     G...  a retrouvé une alimentation quasiment normale.
    « Je n’ai pas de préconisation particulière de mon gastroentérologue, raconte t-il.
    Je fonctionne en fait avec « le bon sens paysan », en supprimant
    de mon alimentation tout ce qui ne me réussit pas, comme les cacahuètes ou le concombre.
    Mais en réalité cela ne concerne que très peu d’aliments ».
    Si G... a retrouvé les plaisirs de la chair, il reconnaît aussi s’autoriser
    régulièrement un verre de rosé ou de rouge, sans contre-indication médicale.
    « Bien sûr, j’ai moins de force qu’avant et ai perdu presque 15 kilos.
    Mais quel plaisir de pouvoir s’alimenter normalement, participer
    à un repas de famille ou entre copains ! ».
     
    Les personnes ayant subies une ablation de l’estomac restent cependant soumises
    à une obligation médicale à vie : l’injection de vitamines B12 tous les trois à six mois.
    Cette vitamine est essentielle pour la synthèse de l’hémoglobine qui permet
    de transporter l’oxygène dans les globules rouges.
    Ces injections sont donc nécessaires pour éviter une anémie. « Mais cela reste une petite contrainte
    par rapport à tous le chemin parcouru », conclut G.... 28 juillet 2013, 09:11 · J’aime · 1
     
    - A.. Xx.. :  Il est tout à fait possible de vivre sans estomac ou avec seulement une partie
    de l’estomac. Cependant, l’ablation de tout ou partie de cet organe peut entraîner des troubles gastro-intestinaux.
    Dans le cas d’une gastrectomie partielle, le volume de l’estomac est plus petit.
    Les quantités d’aliments pouvant être ingérées sont donc moins importantes.
    En conséquence, le patient perd du poids durant les premiers mois, après lesquels il se stabilise.
    De plus, l’acidité gastrique peut remonter dans l’œsophage et provoquer un reflux gastro-œsophagien.
    S’il est gênant ou douloureux, un traitement spécifique peut être proposé.
    Dans le cas d’une gastrectomie totale, les aliments passent dans l’intestin sans avoir été totalement transformés
    par les sucs gastriques. Cela peut entraîner une lourdeur, des diarrhées, des douleurs abdominales
    ou encore des vertiges ou des palpitations.
    Manger en position semi-allongée peut atténuer ces manifestations.
     
    L’équipe médicale apporte tous les renseignements utiles pour que le patient sache
    comment adapter ses habitudes alimentaires et son hygiène de vie.
    D’une manière générale, il faut manger lentement en mastiquant suffisamment.
    Le volume de chaque repas doit être réduit, et compensé par un plus grand nombre de repas ou
    d’encas afin de limiter la perte en poids.
    Au total, 6 à 8 prises alimentaires quotidiennes sont recommandées.
     
    Il est préférable de boire en dehors des repas ; en effet, boire pendant les repas peut entraîner
    une sensation de satiété plus rapide et limiter les quantités de nourriture consommées.
    Par ailleurs, il faut éviter les repas trop épicés ou trop gras, plus difficiles à digérer.
     
    Si des carences sont suspectées, les médecins recommanderont une adaptation
    de l’alimentation et/ou une supplémentation en nutriments (minéraux, vitamines…).
    Par ailleurs, dans tous les cas, les patients ayant subi une gastrectomie totale sont
    supplémentés en vitamine B12 afin de prévenir la diminution
    du nombre de globules rouges produits. 28 juillet 2013, 09:14 · J’aime · 1
     
     
    - L... H.. : Merci A.. X.. !!   28 juillet 2013, 09:14 · J’aime · 1
     
    - A.. Xx...:  voilà ce que j'ai pu trouver. c'est souvent en cas de cancer de l'estomac
    l'ablation totale donc ce sont sur les sites de l'arc ou des sites d'aide aux malades du
    cancer de l'estomac. 28 juillet 2013, 09:15 · J’aime  
     
     
     
     
    *********
     
    Tout le monde s'était mobilisé mais était-ce rassurant pour autant ?
    Comment allait évoluer ma vie ou tout au moins ce qu'il m'en retait ?
    Au début, j'ai tenté d'exprimer aux personnes qui vivaient près de moi, les choses
    comme elles se faisaient ressentir, pour moi et bien mal m'en a pris !
    Personne n'apprécie d'être avec un malade en permanence : ça agace, ça dérange,
     ça fait "chier" ! Il faut oser le dire...
    Alors, j'ai commencé à me replier dans mon coin, à demeurer de longues
    journées enfermée dans ma chambre, attendant que viennent des jours meilleurs si,
    toutefois, cela était possible. Il m'a fallu attendre ainsi, encore et encore,
    sans pouvoir parler à personne de ce qui se passait dans ma tête.
    Puis, un peu de force m'est revenu, le moment venu, pour me défendre.
    Le plus navrant étant que ma vie, dans sa globalité
    (pas uniquement ma santé) s'en allait à la dérive :
    je devais aussi lutter pour cela même si ce n'était pas le moment adéquat.
    Mais d'autres que moi sont certainement passés par ce genre d'épreuve
    et ont dû y faire face également, peut-être aussi dans des circonstances
    plus grâves... alors, il ne faut pas que je pleure sur mon sort.
     
     
     
     
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  • La Mère...

     

    Cette année 1962, le monde du cinéma fut endeuillé par la perte de Marilyn Monroe. Elle fut retrouvée morte dans son lit, en possession de somnifères et d'un téléphone (Ne voulait-elle pas appeler à l'aide ?).

    Ce 5 Août, Norma Jean Mortensen (de son vrai nom) laissera le souvenir d'une femme mariée trois fois, mythe de la star hollywoodienne, l'incarnation de la beauté mais aussi de la vulnérabilité. Son nom restera associé à celui du clan Kennedy. Certaines rumeurs parlent non plus de suicide mais d'éventuel assassinat…

    L'actrice a été à l'affiche de nombreux succès tels que "Certains l'aiment chaud", film devenu culte.

     

     

    Ce même mois a lieu le non moins célèbre attentat du Petit Clamart, contre le Général De Gaulle, en région parisienne.

     

    1963 : l'année commencera par une grande vague de froid dès la mi-Janvier : presque 25 cm autour d'Aix-en-Provence !

    Fin Janvier et début Février la neige tombe en abondance et la température chute : -14 à Diard située en bord de mer ; une banquise se forme à Dunkerque.

    L'hiver 1962-63 fut alors considéré comme le plus long du siècle puisque les gelées commencèrent vers la mi-Novembre 1962 pour se terminer début Mars avec de petites accalmies intermédiaires. Par endroit, le sol gèlera jusqu'à soixante centimètres de profondeur.

     

    Attentat contre John Fitzgerald Kennedy. Mort d'Edith Piaf.

     

     

     

    bateau

     

     

     

     

    Chapitre II

     

    Trahison

     

     

    Son second enfant… Préoccupation, et pas des moindres : elle a découvert que son mari la trompe avec une mineure.

    Comme chaque matin, après le passage du facteur, elle avait relevé le courrier, ouvert les enveloppes et pris connaissance de leur contenu ; en principe l’essentiel de leurs correspondances était composé de factures, de devis et autres choses du même genre. Ils recevaient rarement de courrier personnel, la famille demeurant dans les alentours et les contacts se faisant par le biais de visites relativement fréquentes.

    C’est donc tout à fait machinalement qu’elle ouvre, ce jour-là, une des lettres qu’elle a trouvée parmi les autres. Elle commence sa lecture mais ne semble pas en assimiler le contenu car le ton en est personnel, très familier et la missive commence par ces mots :

    "Mon cher Maurice,"

     

    Elle retourne le papier dans ses mains, regarde à nouveau l’adresse sur l’enveloppe, puis la signature et reprend la lecture avec perplexité.  Ce courrier doit être une erreur ! Mais non.  Une jeune fille s’adresse à son époux dans des termes qui pourraient être les siens (ceux d’une épouse), avec, semble-t-il amour et crainte. Elle affirme qu’elle l’aime mais qu’elle suppose être enceinte parce qu’elle n’a pas eu ses règles et que sa poitrine, très gonflée la fait souffrir.  Mais, bon sang ! Claudine se dit qu’elle hallucine. Ce ne peut être vrai, il doit y avoir erreur de destinataire.  

     

    Alors, fébrilement, elle revérifie tout : nom, adresse, signature, cachet de la poste, lit et relit. Elle ne rêve pas : le courrier est bel et bien adressé à son mari et émane véritablement de la personne qu’elle connait (une adolescente qu’ils avaient employée durant sa troisième grossesse). Elle s’effondre sur une chaise tenant toujours le cruel billet dans sa main. Combien de temps reste-t-elle ainsi prostrée, en larmes, elle ne saurait le dire. Elle vaque ensuite à ses affaires telle une automate, s’assied, reprend sa lecture et ainsi de suite.

    Quand arrive le milieu de l’après-midi, elle a pris sa décision : elle part à la recherche de son mari fermement décidée à obtenir une explication. Rageusement, elle parcourt le village sans parvenir à trouver trace de sa présence. Impuissante, elle regagne la maison, couche ses enfants et s’abandonne à sa rancœur, assise dans un coin reculé de la cuisine. La nuit est tombée lorsque Maurice rentre. Il ne la voit pas de suite mais quand il la découvre, il se dit que quelque chose de grave est arrivé, à n’en pas douter. Contrairement à son habitude la jeune femme ne s’est pas levée pour venir lui dire bonsoir, la table n’est pas mise, la pièce est demeurée dans l’obscurité et son visage est hermétique. Que se passe-t-il donc ? Il s’approche, se plante devant elle et questionne :

    - Tu n’as pas préparé à manger ?

     

    Elle reste muette…

    - Mais enfin, réponds-moi : qu’y a-t-il ? Quelque chose est arrivée ?

     

    Â sa grande stupéfaction, il voit sa femme se lever d’un bond, l’empoigner par les épaules, furieuse ; elle l’invective avec rage :

    Que m’as-tu fait ? Tu m’as trompée avec Marie, je le sais ; je viens de lire la lettre qu’elle t’a adressée et où elle te fait savoir qu’elle a peur d’être enceinte de toi ! T’es un beau salaud, une ordure ! Comment as-tu pu faire ça ? Tu te rends compte qu’elle était mineure ! Ses parents pourraient même déposer une plainte contre nous, tu imagines un peu ? Dire que même si votre comportement était un peu bizarre, je n’aurais jamais soupçonné cela : une telle trahison, sous mon toit, en plus ! Je t’ai fait confiance. Jamais je n’ai pensé que tu oserais me faire une telle saloperie. Je passe mon temps à bosser pour le commerce et les gosses, je te sers de bonniche et tout… pendant que monsieur s’offre du bon temps avec une gamine. Une gamine sensée m’aider, s’occuper de tes enfants… Mais tu n’as pas honte ? Non ? Ah, trop, c’est trop ! J’en ai assez, je te quitte ! Je vais demander le divorce et rien ne me fera changer d’avis !

     

    Durand sa tirade elle le secoue, le frappe de coups de poings rageurs sur la poitrine et lui, abasourdi demeure coi. Quand elle se tait enfin, il a déjà analysé la situation et entreprend de la calmer :

    - Mais… ma chérie, ne t’énerve donc pas comme ça… Ce n’est pas ce que tu crois ; je te prie de me faire confiance. Je vais t’expliquer : je n’y suis pour rien, mais vraiment pour rien ! C’est elle qui est responsable ; c’est une aguicheuse comme tu ne peux pas imaginer. Elle n’a pas cessé de me faire des avances… Dès que tu n’étais pas là, elle me provoquait. C’est comme cela qu’elle a fait, un soir, quand je l’ai reconduite chez ses parents. Évidemment, je ne suis qu’un homme, moi, que veux-tu ! Quand elle s’est offerte de cette façon, j’ai tout fait pour la raisonner… Il faut que tu me croies.  Ma chérie, je te le jure : je ne voulais pas que ça arrive. J’admets que j’ai fait une bêtise en lui cédant : j’aurais dû être plus fort. Mais la femme propose et l’homme… ben, ce n’est qu’un homme. J’ai résisté, je te promets. Mais ce soir en question, elle m’avait coincé et moi, ben, j’ai flanché. Ce n’était pas de ma faute, il faut me croire, mon amour.  Je t’aime plus que tout, tu le sais, dis ? Je n’ai jamais recommencé, d’ailleurs : c’était un accident, rien de plus. Je ne pourrais pas vivre sans toi, sans les enfants… Qu’est-ce que je deviendrais, dis ? J’aimerais mieux mourir tout de suite que de vous perdre ! Et puis, qui m’aimerait ensuite, tu sais bien que personne ne m’a jamais aimé, même pas ma mère et encore moins mon père.

     

    Pendant qu’il formulait ses allégations qu’il voulait persuasives, il avait enserré les épaules de son épouse en un geste à la fois protecteur et aimant, puis s’était placé à genoux devant elle, la scrutant attentivement avec un air penaud. Son esprit, pour une fois, lui suggérait de bien choisir les mots d’explications et d’excuses. Il devait absolument la convaincre, et de suite, sous peine de se retrouver en mauvaise posture.

    Il venait de prendre conscience que la tension qu’il avait ressentie en arrivant, la vindicte inattendue de son épouse, son désarroi, le besoin de se justifier sans se mettre en porte à faux, lui ont fait oublier d’éclairer la pièce. Il se leva et actionna l’interrupteur, révélant ainsi les oppositions qui marquaient le visage de Claudine. Il avait besoin de comprendre très rapidement le cheminement de ses pensées afin d’ajuster ses réponses pour la convaincre.

     

    (à suivre...)

     


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  •  

     

    J'avance à grands pas dans ces ultimes corrections.
    J'ai néanmoins ajouté de petites touches dans ce que je nomme ma" chronique du temps jadis" et que l'on retrouve tel un fil rouge, de-ci, de-là, tout au long de ce roman.

     

     

     


    Extrait

     

    Anecdotes un peu comiques en Bretagne.

     

     

     

     Un soir, son époux était rentré tenant un sac qu’il agitait fièrement ; il le lui avait tendu, expliquant brièvement, sur un ton qui n'admettait aucune réplique, ses desideratas :

     

    - Tiens ! Des betteraves rouges.  C’est un de mes clients qui me les a données ! Il tient une ferme… comme je lui ai dit que je les aimais.  Il m’a répondu, prends-en, allez ! Fais-les cuire. Si tu ne sais pas… Débrouille-toi ! Cela ne doit pas être très sorcier. Tu me les fais pour demain.  Depuis le temps que j’en ai envie.

     

    Pour sûr ! Facile à dire.  Claudine n’en avait jamais fait cuire.  Dans de tels moments, elle maudissait le manque de patience de sa mère et toutes les négligences de son éducation. Jusqu’à son mariage elle n’avait pour ainsi dire jamais cuisiné : sa mère n’avait pas la patience de lui servir de professeur !

    Mais avec un  brin de raisonnement et un zeste de bon sens elle allait certainement s’en sortir : après tout, ce n’étaient que des tubercules qui devaient, bien que plus fermes, se cuisiner comme les autres, en fait comme des patates.  Rassurée par sa réflexion, elle prit un faitout, le remplit d’eau salée, y ajouta les betteraves, une pincée de sel, posa l’ensemble sur le réchaud à gaz deux feux, prévoyant seulement davantage de temps de cuisson. C’est ferme, une betterave !

    Puis ils s’étaient mis à table. Lorsque l’eau vint à ébullition, Claudine ralentit la flamme sous le récipient : la cuisson allait se faire doucement. Ils devisèrent un peu, elle débarrassa et rangea sa cuisine pendant que son époux préparait son emploi                        du temps du lendemain. L’heure du coucher venue, elle avait oublié l’existence même de son plat en cours de cuisson. Ne possédant pas la télévision, ils finissaient donc invariablement leurs soirées selon le même rituel : l’accomplissement du devoir conjugal, puis le sommeil dit réparateur.  Ce soir-là, tout se déroula comme d’ordinaire : son seigneur et maître réclama son dû et elle, pour sa tranquillité, le lui offrit sans rechigner en fermant les yeux, constatant une fois de plus qu’il se souciait vraiment peu de son plaisir à elle, encore moins de ses aspirations profondes qu’elle n’osait pas d’ailleurs formuler. Elle s’obligea à penser positivement, en vain.  Sa pensée revenait sur cette question silencieuse et lancinante : n'est-ce que cela faire l'amour ? Et d'autres : je      

     croyais pourtant avoir entendu dire qu’il procurait du plaisir ? Pourquoi ne suis-je pas satisfaite ? Suis-je anormalement constituée ?

    Comblé, son mari s’endormit. Peu après, elle fit de même, convaincue que, lorsqu’elle serait enceinte, elle veillerait à leur devenir et parviendrait à modifier sa vie, que peut-être cela changerait ses réactions durant leurs actes sexuels.

    Au milieu de la nuit, tous deux se réveillèrent secoués par de fortes quintes de toux ; en ouvrant les yeux, étonnés, ils se découvrirent enrobés d’un voile opaque de fumée un peu comme lorsqu’il y a un incendie. Qu’est-ce que c’était ?

    Qu’arrivait-il ? Quelques secondes d’étonnement inquiet les figèrent puis elle, elle… oh bon sang.  Elle comprit.  Zut, Zut ! Elle avait oublié ses betteraves sur le gaz ! C’était certainement cela ! Catastrophe ! Étant donné qu’elle avait formulé à voix haute ses pensées, le mari s’empara de suite de la révélation de son erreur, de son imprudence et se mit à l’invectiver de belle manière.

     

    Enfin, il serait plus judicieux de dire qu’il tenta de le faire, entre deux quintes de toux, en pestant, autant qu’elle d’ailleurs, sous l’effet de la fumée de plus en plus intense au fur et à mesure qu’ils s’approchaient du foyer de nuisance.

     

     Ils durent traverser péniblement le vestibule pour ouvrir la porte de la cuisine (les deux pièces principales étaient séparées par un palier où aboutissait l’escalier venant du rez-de-chaussée). En y pénétrant, ils suffoquèrent carrément.  Une horrible odeur de brûlé leur arriva aux narines, agressant leur gorge ; ils toussèrent davantage encore. Avec des gestes ridicules, comme si elle avait voulu écarter le nuage, Claudine s’était rapidement approchée du réchaud et avait fermé le gaz ; Maurice, entre temps, avait ouvert la fenêtre en grand et faisait de même avec les portes de communications. Le nuage agressif commença à se dissiper : une seconde atterrée, elle put

    constater l’étendue des dégâts mais, l'instant d'après, devant le spectacle incongru que ses talents de cuisinière ratée avait provoqué, un fou rire incontrôlable la submergea ! Dans la casserole, les tubercules ressemblaient maintenant à de ridicules cerises noires, toutes petites, carbonisées, collées au fond de quelque chose de rond, qui avait dû être, dans le temps jadis, le fond d'une cocotte ! Elle était consternée, certes, mais elle se repassait le film de leur réveil, leurs gestes stupides dans la fumée qu’ils prenaient pour du brouillard ! Elle regardait les résidus de betteraves et ce noir, ce brûlé ; consciente du ridicule de la situation, elle riait nerveusement, bêtement ! Tout était foutu.  Elle mit l'ensemble à la poubelle

    cependant que son compagnon, remis de ses émotions, lui assénait une pluie de reproches.

    - Bon sang, faut-il que tu sois nulle pour faire ce genre de connerie ! Je n’y crois pas.  Tu n’es même pas capable de faire cuire deux betteraves sans risquer de nous asphyxier.

     

     

     

     

    Se faire enguirlander ainsi, pour si peu, avec autant de virulence, lui faisait de la peine : dans la vie, se disait-elle, il n’y avait que ceux qui ne faisaient rien qui ne commettaient pas d’erreur ! Ce n’était pas la fin du monde 

     

    C'est en fait un livre-témoignage de vie des années 50 à 2000 !

     

     

     

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